Message d'origine De : atouzra@amnesty.org
Date : samedi 17 mars 2001 15:15
Objet : Communiqué de Presse / Press Release : TUNISIA
AMNESTY INTERNATIONAL - COMMUNIQUE DE PRESSE DOCUMENT PUBLIC AI Index: MDE
30/008/2001
Nr du Service de Presse : 49 - 16 mars 2001
TUNISIE: Les défenseurs des droits humains, cible privilégiée de la répression.
Amnesty International est gravement préoccupée par l'escalade sans précédent du
harcèlement et des pressions contre les défenseurs des droits humains en Tunisie
et appelle les autorités tunisiennes à y mettre fin.
« Les attaques dont sont quotidiennement victimes les défenseurs des droits
humains constituent des violations flagrantes des engagements internationaux
souscrits par la Tunisie en matière de droits humains », a déclaré Amnesty
International. « Les défenseurs des droits humains tunisiens, longtemps soumis B
des pressions de tout genre, sont aujourd'hui la cible privilégiée d'une
campagne de plus en plus acharnée visant B les intimider et B les réduire au
silence ».
La suspension des activités de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH)
et la mise sous scellés de ses locaux à la fin de novembre dernier a marqué le
début de cette nouvelle campagne. Depuis, toutes les réunions des dirigeants et
membres de la LTDH, B Tunis et dans d'autres villes, ont été empêchées par les
services de sécurité et des poursuites judiciaires ont été engagJes contre le
président de l'organisation, Me Mokhtar Trifi et son premier vice-président,
Slaheddine Jourchi. Ces derniers jours, Me Anouar Kousri, membre du comité
directeur de la LTDH et président de sa section de Bizerte, est surveillé et
harcelé de manière particulièrement menaçante.
Au cours des dernières semaines des membres des services de sécurité ont agressé
plusieurs femmes connues pour leur engagement dans des organisations de la
société civile. Le 13 mars Khadija Chérif, dirigeante de l'Association
tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et membre du Conseil national des
libertés en Tunisie (CNLT), a été agressée à la sortie du tribunal de Tunis par
des agents de sécurité qui lui ont pris des documents par la force. Quelques
jours auparavant, le 1er mars, elle avait été battue et insultée en face du
siège du CNLT par des agents de sécurité qui ont également agressé Sihem Ben
Sedrine, porte-parole du CNLT, et ont empêché la réunion du CNLT.
Peu avant cet incident, Me Naziha Boudhib, membre de l'ATFD et du jury du prix
des droits de l'homme de l'Association tunisienne des jeunes avocats (ATJA), a
été attaquée le 22 février par des agents en civil qui lui ont confisqué le
dossier du jury.
« De telles pratiques sont en flagrante contradiction avec l'esprit mLme des
engagements , sans cesse réitérés par les autorités tunisiennes, en faveur des
droits humains en général et des droits des femmes en particulier », a souligné
Amnesty International.
Par ailleurs, Dr Moncef Marzouki, ancien président de la LTDH et ancien
porte-parole du CNLT, a de nouveau été empêché de quitter le pays le 10 mars,
alors qu'il venait à peine de rJcupJrer son passeport. Cette énième mesure de
harcèlement à l'encontre du Dr Marzouki n'est que la dernière en date. En
décembre dernier il a été condamné à une année de prison pour ses activités en
faveur des droits humains et quelques mois auparavant il avait été licencié de
son poste d'enseignant à la faculté de médecine de l'Université de Sousse.
Un autre cas exemplaire de l'acharnement contre les militants de la société
civile est celui de l'avocat des droits humains Nejib Hosni, emprisonné depuis
décembre dernier. D'abord condamné à 15 jours de prison pour avoir refusé de se
soumettre à une interdiction abusive d'exercer la profession d'avocat, il purge
maintenant une ancienne peine de prison de huit ans imposée en 1996 pour une
affaire de faux et usage de faux montée de toute pièce.
Les cas cités plus haut ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres d'une
campagne de représsion déjà fort étendue et qui ne cesse de s'accentuer. Parmi
les méthodes les plus courantes on peut citer : la surveillance et filature
permanentes des défenseurs des droits humains et de leurs familles ( enfants
compris), les coupures de leurs lignes téléphoniques, la confiscation de leur
courrier, les actes de vandalisme contre leurs bureaux ou voitures, le bouclage
par la police de lieux privés ou publics pour empêcher toute réunion, la
confiscation des passeports, et les attaques injurieuses et dénigrantes à leur
encontre dans la presse contrôlée par l'Etat.
Dans le même registre, plusieurs reprJsentants d'organisations internationales
des droits humains ont été expulsés ou interdits d'accès en Tunisie, dont trois
dans les dernières semaines. Amnesty International appelle instamment les
autorités tunisiennes à : mettre fin immédiatement aux harcPlements,
intimidations et attaques des défenseurs des droits humains;
- s'assurer que des enquêtes impartiales soient menées sur les agressions dont
ont été victimes les militants et militantes des droits humains, et que les
responsables soient traduits en justice ;
- faire en sorte que les défenseurs des droits humains et les militants et
militantes de la société civile soient protégés et puissent mener à bien leurs
activitJs sans interférence ni crainte de persécution.
Vous pouvez également contacter le service de presse d'Amnesty International, à
Londres, UK, on +44 20 7413 5566
Amnesty International, 1 Easton St., WC1X 0DW
AMNESTY INTERNATIONAL PRESS RELEASE PUBLIC AI Index: MDE 30/008/2001
News Service Nr. : 49 16 March 2001
Tunisia: Human rights defenders, prime targets for repression.
Amnesty International is seriously concerned about the unprecedented escalation
in the harassment and intimidation of human rights defenders in Tunisia and
calls on the Tunisian authorities to put an end to this repression.
"The daily attacks against human rights defenders blatantly violate
international human rights obligations ratified by Tunisia," Amnesty
International said. "Tunisian human rights defenders, who have for a long time
been subjected to harassment of all kinds, are today the prime targets of an
increasingly relentless campaign aimed at intimidating them and reducing them to
silence".
The suspension of the activities of the Ligue tunisienne des droits de l'homme
(LTDH), Tunisian Human Rights League, and the closing of their offices at the
end of November 2000 marked the beginning of this new campaign. Since then, all
meetings of the leadership and members of the LTDH, in Tunis as well as in other
towns, have been prevented by the security forces from taking place, and
judicial proceedings have been launched against the organization=s president,
Mokhtar Trifi, and its first vice-president, Slaheddine Jourchi. In the last few
days, Anouar Kousri, a member of the executive committee of the LTDH and
president of its Bizerte office, has been kept under surveillance and harassed
in a particularly threatening way.
During the last few weeks members of the security forces have assaulted several
women known for their active work in civil associations. On 13 March Khadija
ChJrif, the leader of the Association tunisienne des femmes dJmocrates (ATFD),
Tunisian Association of Democratic Women, and a member of the Conseil national
des libertJs en Tunisie (CNLT), National Council for Liberties in Tunisia, was
attacked while leaving a Tunis court by security force agents who took her
documents by force. Some days earlier, on 1 March, she had been beaten and
insulted opposite the headquarters of the CNLT by security force agents who also
assaulted Sihem Ben Sedrine, the CNLT=s spokesperson, and prevented the CNLT
meeting from taking place. Shortly before this incident, Naziha Boudhib, a
member of the ATFD and of the human rights prize-awarding jury of the
Association tunisienne des jeunes avocats (ATJA), Tunisian Association of Young
Lawyers, was assaulted on 22 February by plain-clothed agents who confiscated
the jury=s documents.
"Such practices are in blatant contradiction with the commitments, endlessly
repeated by the Tunisian authorities, in support of human rights in general and
the rights of women in particular," Amnesty International added.
In addition, Dr Moncef Marzouki, former president of the LTDH and spokesperson
of the CNLT, was again prevented from leaving the country on 10 March, even
though he had just been given back his passport. This harassment of Dr Moncef
Marzouki is only the most recent in a long line of such acts. Last December he
was sentenced to a year in prison because of his human rights activities, and
some months before was dismissed from his teaching post at the Faculty of
Medicine at the University of Sousse. Another typical example of the relentless
campaign against civil society activists is that of human rights lawyer Nejib
Hosni, who has been in prison since last December. Initially sentenced to 15
days= imprisonment for refusing to obey an unlawful order banning him from
exercising his profession as a lawyer, he is currently serving a prison sentence
imposed back in 1996 on the basis of the trumped-up charge of forgery and the
use of forgeries.
The cases mentioned above are just a few examples among many of a large-scale
campaign of repression which continues to expand. The most common methods
include constant surveillance and shadowing of human rights defenders and their
families - including children, the cutting of their telephone lines, the
confiscation of their mail, the vandalizing of their offices and cars, the
surrounding of private and public places by the police to prevent meetings from
taking place, the confiscation of passports, and offensive and defamatory
attacks against them in the state-controlled media.
Meanwhile, several representatives of international human rights organizations
have been expelled from or denied access to Tunisia, including three in the last
few weeks.
Amnesty International urgently calls on the Tunisian authorities to: -
immediately cease the harassment and intimidation of human rights defenders and
attacks against them; - ensure that impartial investigations are carried out
into these attacks on human rights defenders and that those responsible are
brought to justice; - guarantee the protection of human rights defenders and
civil society activists and ensure that they are able to carry out their
activities without interference or fear of persecution.
public document
For more information please call Amnesty International's press office in London,
UK, on +44 20 7413 5566 Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW web
: http://www.amnesty.org
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