Merci d'inviter directement le Professeur Moncef Marzouki à diverses réunions, tables rondes, cours, etc... Vous pouvez lui faire parvenir ces informations sur "son" e-mail hébergé par des amis (car il n'a plus d'accès direct à Internet) : bed25@excite.com Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s Cela fait un mois que notre collègue Moncef Marzouki devrait être chez nous. Je l'ai eu au téléphone hier : il attend un signe, mais rien ne se produit ; la situation semble pourrir. Malgré les provocations, il ne veut pas réagir, pour ne pas ruiner l'espoir d'une solution. A nous donc de remobiliser les processus. Vous avez suivi dans la presse, la prise de position de la France à Genève en faveur des Droits de l'Homme, vous avez peut-être lu la campagne du journal Le Monde en faveur des défenseurs des Droits de l'Homme en Tunisie. Je continue de recevoir des manifestations individuelles de soutien moral et matériel et je remercie bien vivement, au nom de notre collègue tunisien, chacun d'entre vous. La semaine dernière une dizaine de médecins belges en réunion scientifique à Nabeul a pu rencontrer notre collègue : celui-ci était venu les rejoindre à mi-chemin. Ils se sont parlé au "Café de la Liberté" (!!!) durant deux heures, non loin de l'écoute attentive de deux policiers en civil. Nos collègues belges l'ont trouvé courageux et fatigué. Extrêmement convaincus par son discours scientifique, ils projettent de l'inviter très prochainement à des manifestations professionnelles et espèrent l'appui de leur représentation diplomatique. Et-ce que cela sera suivi d'effet ? Ces réunions professionnelles en Tunisie font l'objet de commentaires fréquents : doivent-elles avoir lieu ou non ? L'Association des Epidémiologistes de Langue Française (ADELF) se propose d'annuler sa réunion de novembre à Tozeur, si les conditions ne changent pas. Une réunion franco-tunisienne des neurologues doit avoir lieu à la mi-mai. La Présidente de cette manifestation, le Pr Miladi est une ancienne élève de Moncef Marzouki. Devons-nous au nom du Comité lui demander d'intervenir en sa faveur ? Qu'en pensez-vous ? Merci de bien vouloir me faire part de vos suggestions. Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines Mardi 10 avril 2001 |
Vendredi 27 avril 2001
Chere Virginie, merci de diffuser ce message à tous nos amis: Chers collegues, Chaque fois que j'ai accés à Internet , c'est une formidable bouffée d'oxygene. Vite avant que la liaison soit interrompue. 1-toute ma gratitude. pour votre solidarité. 2-mon accord total avec la synthese faite par Virginie Halley Desfontaines. Le boycott , en general , touche ceux qui n'y sont pour rien , et à un effet quasi -nul sur ceux qu'il devrait toucher. Les exemples abondent dans les domaines politiques , économiques , à de rares exceptions comme l'Afrique du sud de l'appartheid. Le probleme aujourd'hui est de cibler le boycott, de le concentrer à la maniere d'un faisceau lazer sur les dictateurs et leurs acolytes. Les ONG des droits de l'homme travaillent sur ces problematiques et c'est une voie royale pour baisser d'un cran la morgue, d'individus qui savent que l'impunité c'est fini. Soyez donc les bienvenus dans mon pays. Bien à vous. Moncef Marzouki - lundi 16 avril 2001 18:38 En bref, toutes les mesure de boycott sont à double tranchant, surtout dans le contexte irak, etc... Il me semble donc que la décision revient à nos collègues tunisiens : à eux d'en dire l'opportunité. Gérard Salem Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s, FAUT-IL BOYCOTTER LES MANIFESTATIONS PROFESSIONNELLES ET SCIENTIFIQUES EN TUNISIE ? Merci de vos nombreuses réactions. Les positions radicales sont rares. La tendance majoritaire va au maintien des rencontres scientifiques en Tunisie avec un rappel ferme au respect des droits de l'homme à l'occasion de chacune d'entre elles. Voici vos suggestions : 1/ Rencontrer Moncef Marzouki (ou demander à le voir, ou encore le citer dans les interventions) lors de chaque réunion scientifique en Tunisie 2/ Faire circuler à ces occasions une requête en faveur de la liberté d'expression des droits de l'homme et la faire parvenir aux autorités tunisiennes 3/ Informer la presse locale et internationale (RFI, TV) et les milieux du tourisme de ces prises de position en faveur du respect des DDH en territoire tunisien 4/ DEMANDER A NOS MINISTERES (Affaires Etrangères et Santé) et en cas d'insuccès à l'UNION EUROPEENNE de nous aider à monter un SEMINAIRE DE SANTE PUBLIQUE EN TUNISIE avec un comité scientifique dans lequel Moncef Marzouki siégerait en bonne place (présidence de séance, etc...) Vous pouvez continuer ce débat : http://www.globalprevention.com/boycott.htm Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines Bonjour, Je pense qu'il faudrait développer une politique de communication ciblée et graduelle. Elle nous permettrait de définir clairement ce que nous voulons atteindre. On peut envisager le maintien des liens scientifiques et en parallèle une "sensibilisation" des médias et de la population européenne aux questions de droit de l'homme en Tunisie. Un boycott absolu est une arme à n'utiliser qu'en définitive et qui une fois épuisée n'offre pas d'alternative. Il faut considérer aussi les effets négatifs sur la population. Par contre, communiquer, indirectement mais avec des éléments concrets, auprès des autorités tunisiennes sur le fait qu'une campagne pourrait avoir lieu, serait une tactique possible. Meilleurs messages, Dr Claude-François Robert - Genève - Suisse (ndlr) Suite des réactions sur le boycott : CONTRE : "Il y a un an, on a voulu boycotter les congrès à Vienne pour contrer la montée de Haider. Ca n'a eu aucun effet sur le tourisme et ça a plutôt gêné les autrichiens anti-Haider. Je penche donc vers des échanges accrus avec les médecins tunisiens et des actes de soutien à notre (et à leur) collègue Marzouki. A propos, qu'en pensent nos confrères tunisiens ?" (JMC) "Merci de tout le travail que représente ces liens et ce soutien, je pense qu'il n'est pas juste de proposer un boycot de la TUNISIE , sous quelque angle que ce soit, touristique , scientifique , ou économique . c'est souvent ce que recherche les pouvoirs en place dans ce genre de situation et cela ne pénalise que les opposants et les populations qui sont laissées à eux- mêmes, appauvris et deviennent des oubliés. Tous les mouvements de droits de l'Homme le disent , il est préférable de multiplier les contacts , les initiatives pour élargir les soutiens dans le pays et à l'extérieur. C'est très important effectivement d'entretenir la communication à la presse " (S.D) "Suis tout a fait de l'avis des collegues qui estiment preferable de developper les reunions professionnelles en Tunisie et de commencer chacune d'elle par une demande de rencontre avec Moncef Marzouki. Faire pression pour diminuer les revenus lies au tourisme est certainement une bonne arme. Comment s'y prendre? Emissions tele? " (D.L) POUR: "Pour ce qui est des réunions scientifico-touristiques en Tunisie, je suis très en faveur de leur abandon. C'est un moyen de montrer au pouvoir tunisien la désapprobation envers ses attitudes. C'est un moyen aussi de sensibiliser les participants de ces réunions à la gravité de la situation dans le pays." (P.G.) Cher ami, Je reçois des messages sur l'opportunité de tenir des manifestations professionnelles en Tunisie, le terme de boycott a été lancé et suscite donc beaucoup de réactions que je vous transmets au fur et à mesure. Bien cordialement VHF "Non pas boycotter mais y aller avec un message clair: maintenir la collaboration entre scientifiques amis de pays amis, mais en même temps faire savoir aux autorités que la liberté est nécessaire pour la recherche, le progrès et qu'elle n'est pas dissociable de la liberté des individus d'aller et venir."(J. d'A, Versailles) "la solution au problème actuel de MM (qui est/sera le problème de beaucoup d'autres) ne peut venir que de l'intérieur de la Tunisie, c'est à dire des tunisiens eux-mêmes. Nous, occidentaux privilégiés, ne pouvons qu'y aider, en attirant l'attention, en soutenant les initiatives, voire en les suscitant. La "pression internationale" des politiques (exercée bien mollement soit dit en passant) ne me paraît pas apte à changer les choses". "...saisir toutes les occasions pour, en Tunisie même, demander officiellement la présence de MM, le faire président d'honneur du plus grand nombre de manifestations scientifiques possibles, etc., et faire finalement, sur place, toute sorte de "bruit" en faveur des droits des citoyens tunisiens aura vraisemblablement plus de retentissement sur le pouvoir, motivant sans doute aussi davantage nos collègues tunisiens pour qu'ils s'organisent malgré les difficultés"(Y.MP, Montpellier). "je ne crois pas beaucoup aux actions de boycott de congrès ou de réunions scientifiques en Tunisie. Pour être efficace il faudrait que ce boycott soit total et qu'il n'y ait plus aucune réunion scientifique médicale ou aucun congrès en Tunisie. Je crains que nous ne puissions obtenir ce résultat. Nous risquons alors de devoir boycotter les réunions où sont des personnes plus proches de notre collègue et de le priver ainsi des contacts et du soutien qu'il pourrait avoir avec ceux qui se rendent en Tunisie. Je crois plus à des actions diplomatiques lorsqu'elles peuvent être menées et donc à la mobilisation des autorités politiques françaises. Peut-être est-il également possible d'élargir au cadre européen par l'intermédiaire d'une part du parlement européen, d'autre part par l'intermédiaire des sociétés scientifiques européennes pour lesquelles les français, les belges et les suisses qui sont mobilisés peuvent avoir une éventuelle action ?" (F. B., Reims) Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s Suite à ma question : LES REUNIONS PROFESSIONNELLES EN TUNISIE DOIVENT-ELLES CONTINUER A AVOIR LIEU ? Merci pour vos premières réactions dont voici quelques extraits : POUR LE "BOYCOTT" DES MANIFESTATIONS PROFESSIONNELLES "Il me semblerait bienvenu en effet d'intervenir à l'occasion de ce colloque (Société franco-tunisienne de neurologie le 18 mai) en Tunisie pour soutenir les droits fondamentaux de Moncef Marzouki et en consequence l'expression de son travail scientifique" "Je suis pour les opérations de boycott de manifestations scientifiques/médicales en Tunisie à condition que ces prises de position aient uen bonne couverture médiatique. A-t-on pensé au relai que constituent les jeunes scientifiques tunisiens en formation en France. Ils ont sans doute une association avec des canaux de diffusion (en plus ce sont les futurs cadres de leur pays...) " CONTRE LE "BOYCOTT" ET AUTRES PROPOSITIONS "Je serai , non pas pour l'interruption des seminaires internationaux en Tunisie ce qui risquerait de braquer leur Gouvernement mais au contraire de multiplier les seminaires, les conférences et les visites en Tunisie mais toujours précédées de demandes officielles pour rencontrer Moncef Marzouki." "Ne pas organiser des rencontres ( libres d' expression ?), c' est ,quelque part , les abandonner". "Continuer à organiser des manifestations scientifiques en Tunisie et en profiter pour rencontrer systématiquement, chaque fois que cela est possible, des Moncef Marzouki" "il serait peut-être plus judicieux sur le plan économique de faire une campagne anti-tourisme" "Serait-il possible également de contacter des radio ou d'autres média type RFI (écoutée à l'étranger) et leur demander de parrainer MM : diffuser tous les jours, à la même heure, un message en sa faveur, justement pour lutter contre l'oubli" MERCI de continuer à exprimer votre opinion sur ce point important. Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines Chère Virginie, Je pense que deux positions sont envisageables : 1/ un boycott des manifestations scientifiques en Tunisie, mais qui ne sera jamais total, j'imagine, et aura un impact médiatique limité. Quitte à boycotter, il serait peut-être plus judicieux sur le plan économique de faire une campagne anti-tourisme, expliquant aux voyageurs que derrièrele paradis des palmiers, des dunes et des plages, il y a des centre de détentions où des militants des droits de l'homme sont torturés... Cela demande une organisation complexe, mais peut-être l'un des "supporters" de MM connait-il le Club Med ou d'autre clubs de vacances? Serait-il possible également de contacter des radio ou d'autres média type RFI (écoutée à l'étranger) et leur demander de parrainer MM : diffuser tous les jours, à la même heure, un message en sa faveur, justement pour lutter contre l'oubli. 2/ Continuer à organiser des manifestations scientifiques en Tunisie et en profiter pour rencontrer systématiquement, chaque fois que cela est possible, des Moncef Marzouki et surtout obtenir des entrevues avec des dirigeants politiques pour demander des comptes. On peut aussi imaginer que, chaque fois, tous les participants de la manifestations en question rédigent et signent une pétition en faveur de la liberté d'expression et des droits de l'homme en Tunisie et qu'elle soit remise à un officiel (il y a souvent un officiel présent dans les congrès scientifiques) au cours d'une manifestation symbolique et pacifique ( remise de fleurs, d'une colombe....). Mais peut-être est -ce déjà une trop grande ingérence en matière de politique intérieure de la part d'étrangers se trouvant en territoire tunisien et l'on ne trouvera à chaque fois que quelques illuminés pour y croire? Bon courage en tout cas pour continuer ce combat contre l'oubli, le temps passe si vite... Merci de nous rappeler régulièrement où en est la situation, c'est le meilleur moyen pour nousfaire souvenir que l'affaire MM est toujours en cours! Bien à vous, Sophie Durieux Merci Sophie pour cette réponse et toutes ces bonnes idées. Pouvons afficher l'intégralité de votre réponse sur le site Web ? Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines Bien sûr, si cela peut être utile, bonnes fête de Paques, malgré tout ! SD Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s Cela fait un mois que notre collègue Moncef Marzouki devrait être chez nous. Je l'ai eu au téléphone hier : il attend un signe, mais rien ne se produit ; la situation semble pourrir. Malgré les provocations, il ne veut pas réagir, pour ne pas ruiner l'espoir d'une solution. A nous donc de remobiliser les processus. Vous avez suivi dans la presse, la prise de position de la France à Genève en faveur des Droits de l'Homme, vous avez peut-être lu la campagne du journal Le Monde en faveur des défenseurs des Droits de l'Homme en Tunisie. Je continue de recevoir des manifestations individuelles de soutien moral et matériel et je remercie bien vivement, au nom de notre collègue tunisien, chacun d'entre vous. La semaine dernière une dizaine de médecins belges en réunion scientifique à Nabeul a pu rencontrer notre collègue : celui-ci était venu les rejoindre à mi-chemin. Ils se sont parlé au "Café de la Liberté" (!!!) durant deux heures, non loin de l'écoute attentive de deux policiers en civil. Nos collègues belges l'ont trouvé courageux et fatigué. Extrêmement convaincus par son discours scientifique, ils projettent de l'inviter très prochainement à des manifestations professionnelles et espèrent l'appui de leur représentation diplomatique. Et-ce que cela sera suivi d'effet ? Ces réunions professionnelles en Tunisie font l'objet de commentaires fréquents : doivent-elles avoir lieu ou non ? L'Association des Epidémiologistes de Langue Française (ADELF) se propose d'annuler sa réunion de novembre à Tozeur, si les conditions ne changent pas. Une réunion franco-tunisienne des neurologues doit avoir lieu à la mi-mai. La Présidente de cette manifestation, le Pr Miladi est une ancienne élève de Moncef Marzouki. Devons-nous au nom du Comité lui demander d'intervenir en sa faveur ? Qu'en pensez-vous ? Merci de bien vouloir me faire part de vos suggestions. Bien cordialement Dr Virginie Halley des Fontaines |