AFP, le 7 Juillet 2001 à 13h49
Affaire du militant des droits de l'Homme Moncef
Marzouki: report du verdict
TUNIS, 7 juil
(AFP) - La Cour d'appel de Tunis a décidé samedi de reporter le prononcé du
verdict concernant l'opposant tunisien Moncef Marzouki au 29 septembre, a-t-on appris de source
judiciaire au Palais de Justice de Tunis.
Ce report est du au fait que la cour d'Appel ne disposait pas de la copie du
jugement rendu par le Tribunal de première instance à l'encontre de Moncef Marzouki, indique-t-on de
même source.
Etaient présents pour attendre l'énoncé du verdict les eurodéputés Harlem
Désir (socialiste) et Olivier Dupuy (radical), ainsi que deux membres du
réseau euro-méditerranéen pour la protection des
défenseurs des Droits de l'Homme, Abdellaziz Bennani et Anna Buzzo.
On notait également la présence de plusieurs membres du corps diplomatique
accrédités à Tunis (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Suède).
La cour d'appel avait décidé le 23 juin - à l'issue d'une courte audience
d'une dizaine de minutes durant laquelle le prévenu ne s'était pas présenté -
de renvoyer l'affaire de l'opposant tunisien Moncef
Marzouki en délibéré jusqu'au 7 juillet.
Le Dr Moncef Marzouki, 55
ans, membre fondateur du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT,
non reconnu), avait été condamné en décembre 2000 à un an de prison pour
"appartenance à une
association illégale" et pour "diffusion de fausses nouvelles de nature à
troubler l'ordre public".
Laissé en liberté, il avait jugé inutile de faire appel de ce jugement rendu
par un tribunal de première instance, mais le parquet avait pour sa part
décidé de faire appel.
Ancien président de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), M. Marzouki est interdit de voyage et a été licencié de son
emploi de p! rofesseur de médecine à la faculté de
Sousse (centre-est)
pour "abandon de poste", selon les autorités.
Membre fondateur du CNLT, M. Marzouki a cessé d'être
le porte-parole de ce conseil à la suite d'une redistribution au sein de son
comité directeur.
AFP
APF, LE 7 JUILLET 2001 à 14h01
Affaire de l'opposant Moncef Marzouki: le verdict reporté au 29 septembre
TUNIS (AP) -- Le verdict en appel dans
l'affaire de l'opposant tunisien Moncef Marzouki, condamné en décembre dernier à un an de prison,
a été reporté au 29 septembre prochain pour "prolongation de délibération",
a-t-on appris samedi auprès de son avocat Me Néjib Hosni.
La cour d'appel de Tunis avait initialement fixé le verdict au 7 juillet.
Membre fondateur du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT, non
reconnu), Moncef Marzouki
avait écopé en première instance d'un an d'emprisonnement pour "appartenance à
une
association illégale" et "diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler
l'ordre public".
Professeur de médecine à la faculté de Sousse (150km au sud-est de Tunis), cet
ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme avai! t été licencié de son emploi en juillet dernier pour
"abandon de poste", selon le motif invoqué alors par les autorités.
Associated Press.
AFP, LE 7 JUILLET 2001 à 16h31
La justice sursoit à l'emprisonnement de l'opposant Moncef Marzouki
TUNIS, 7 juil (AFP) - La Cour d'Appel a décidé
samedi de surseoir à l'emprisonnement de l'opposant Moncef
Marzouki en repoussant au 29 septembre l'énoncé de
son verdict, qui devait confirmer ou aggraver une condamnation à un an de
prison en première instance.
La Cour avait été saisie de cette affaire à la suite d'un appel à minima
interjeté par le parquet, après que M. Marzouki eut
refusé de faire appel lui-même de son premier jugement rendu en décembre 2000
pour protester contre son procès.
Le Dr Moncef Marzouki, 55
ans, membre fondateur du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT,
non reconnu), avait été condamné pour "appartenance à une association
illégale", en l'occurrence le CNLT. Il est également poursuivi pour "diffusion
de fausses nouvelles de nature à troubler l'ordre publ! ic", pour avoir critiqué
la gestion du pouvoir politique lors d'un congrès sur les droits de l'Homme au
Maroc.
Samedi, la Cour d'appel l'a laissé en liberté en réservant son verdict,
décision juridiquement motivée par l'absence dans le dossier d'une copie du
jugement de première instance.
Le 23 juin, cette même cour avait décidé de mettre l'affaire en délibéré pour
prononcé du verdict le 7 juillet.
En liberté, mais sous "étroite surveillance", selon ses termes, M. Marzouki ne s'était plus présenté devant les tribunaux
depuis sa première comparution en décembre 2000. Il entend ainsi protester
contre le fait que la justice soit "impliquée dans des procès politiques".
Ancien président de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), M. Marzouki est interdit de voyage et a été licencié de son
emploi de professeur de médecine à la faculté de Sousse
(centre-est).
Actuellement, il s'app! rête
à annoncer la naissance d'une nouvelle formation politique "pour réhabiliter
les principes et valeurs de la République", a-t-il indiqué à l'AFP.
Etaient présents pour l'énoncé du verdict samedi les eurodéputés Harlem Désir
(socialiste) et Olivier Dupuis (radical), ainsi que deux membres du réseau euro-méditerranéen pour les Droits de l'Homme, Abdellaziz Bennani (président)
et Anna Bozzo (univerisitaire
italienne). Des diplomates accrédités à Tunis (Etats-Unis, Grande-Bretagne et
Suède) étaient également présents.
Pour Mustapha Ben Jaffar, membre fondateur du CNLT
et du Forum pour le Travail et les Libertés (non reconnus), le report du
verdict dans l'affaire Marzouki est une "mesure de
détente en écho à la pression internationale", suite à la réincarcération de
l'opposant Mohamed Mouada et à la détention de la
journaliste Sihem Bensedrine.
AFP
samedi 7 juillet 2001, 17h17
Le jugement de l'opposant tunisien Marzouki
reporté à septembre
TUNIS (Reuters) - La cour d'appel de
Tunis a repoussé au 29 septembre son
verdict concernant l'opposant et militant des droits de l'Homme Moncef Marzouki. "Le verdict a
été reporté au 29 septembre parce que la copie du jugement prononcé par le
tribunal de première instance ne figurait pas dans le dossier," a dit
Abderrahmane Kraiem, l'un des avocats. Le
tribunal de première instance de Tunis a condamné Marzouki à douze mois de prison ferme en décembre dernier
pour appartenance à une organisation interdite et "diffusion de fausses
nouvelles de nature à troubler l'ordre public". Marzouki
était, au moment de sa condamnation, le porte- parole du Conseil national des
libertés en Tunisie (CNLT), une organisation de défense des droits de l'Homme
non reconnue par les autorités. Il a également critiqué la gestion du Fonds de
solidarité nationale, un programme mis en place par les autorités pour lutter
contre la pau! vreté.
Marzouki a estimé que la gestion de ce fonds
manquait de transparence, provoquant la colère du gouvernement au moment où la
diplomatie tunisienne était engagée dans une campagne pour rallier le soutien
de la communauté internationale à l'idée de créer un fonds similaire pour
combattre la pauvreté dans le monde. Le procureur de la République avait fait
appel alors que
Marzouki, toujours en liberté, refusait de prendre l'initiative
d'un appel pour étayer son idée selon laquelle la justice de son pays est
inféodée au pouvoir politique.
Marzouki, ne s'attendant apparemment pas a un report du jugement,
avait "déjà préparé sa valise pour aller en prison dimanche prochain", a dit
un de ses amis politiques. "En décidant de repousser le verdict, le pouvoir
vise à atténuer les pressions de l'opinion publique à l'étranger après la
mobilisation pour la libération de Sihem Ben Sedrine," a dit un
autre opposant. Ben Sedrine, actuelle porte-parole
du CNLT et directrice du magazine en ligne "Kalima", est incarcérée depuis douze jours pour avoir
critiqué les autorités tunisiennes. Elle a comparu jeudi dernier devant un
juge d'instruction, qui a ordonné son maintien en prison. La journaliste et
éditrice est accusée par les autorités de diffusion
de "fausses nouvelles".
Un juge tunisien, qui s'estimait
diffamé par la journaliste, a également porté plainte contre elle. Ben
Sedrine avait auparavant participé à une émission de la chaîne de
télévision Al Mustaquilla, dont le siège est à Londres et qui est très
regardée en Tunisie, dans laquelle elle avait évoqué la torture et la
corruption dans son pays. Des dizaines des militants des droits de l'Homme ont
réussi à organiser jeudi dernier, pour la première fois depuis plus de deux
décennies, une manifestation à l'intérieur du Palais de justice de Tunis pour
réclamer sa libération. Le ministre français de la Coopération, Charles
Josselin, a estimé dimanche dernier qu'une mesure d'élargissement de Ben Sedrine! "serait une bonne nouvelle".
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